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Le monde va de l’avant ; la Banque Centrale d’Israël stagne.
Le monde va de l’avant ; la Banque Centrale d’Israël stagne.

Suite à la crise de 2008, les banques centrales ont pris conscience que les modèles théoriques et protocoles mis en place pour faire face aux crises ne suffisaient pas et que les acteurs des places financières devaient également faire partie des décisionnaires.
Toutefois, la BCI – Banque Centrale d’Israël – n’a pas réussi à en intégrer au sein de la Commission monétaire ; peut-être faute de volonté…

À l’heure où la majorité des banques centrales comprennent qu’elles doivent se repenser et intégrer des acteurs du Marché financier suite à la précédente crise financière de 2008, la BCI vient de publier les noms des représentants du Peuple qui siègeront au sein de la Commission monétaire afin de le représenter ; tous sont issus du monde enseignant et académique, n’ayant de ce fait développé que des théories sans jamais avoir pu les mettre en application.
L’on aurait pu espérer qu’au cours des deux années séparant les anciennes des nouvelles nominations la BCI eut compris que les principaux défis à relever – et donc les plus complexes – viendraient du secteur de la haute Finance, mais non !
Ce qui fut, sera !

Pour rappel, la Commission monétaire a été créée suite à une loi promue par le précédent Gouverneur de la BCI, Stanley FISHER.
Composée de trois représentants de la BCI et de trois représentants du Peuple – ces trois derniers sont nommés par un comité gouvernemental – la Commission monétaire a un rôle critique : de fait elle est celle qui fixe la politique macro-économique de la BCI en collaboration avec la direction du ministère des Finances.

Au cours de l’année 2016, la BCI a mis en lumière une potentielle bulle sur les marchés financiers des obligations et a également mis en garde les risques qu’incarnent les dettes des ménages.
Ces mises en garde pourrait laisser entendre que la BCI a tiré les leçons de la crise économique mondiale de 2008 et de la nécessité d’intégrer un acteur des places financières au sein de la Commission monétaire ; il n’en est rien.
À ce jour, tous les membres internes ou externes n’ont qu’une expérience théorique de ces-derniers : sommités en tant que professeurs et docteurs en Économie, mais inconnus des marchés financiers israéliens, qui seront très certainement l’épicentre de la prochaine crise financière.
Il eut au moins été possible de sélectionner un professeur en Finance ; mais non.

Pourtant, des précédents existent dans d’autres pays.
Ainsi, la Commission monétaire britannique compte trois membres sur quatre issus des marchés financiers ; le gouverneur de la Banque Centrale Britannique a lui même fait la majorité de sa carrière au sein de la Goldmann Sachs.
Il en va de même au sein de la Réserve fédérale, qui coordonne toutes les banques centrales américaines, et dont nombre des gouverneurs sont issus des places financières.

Il est évident que les professeurs et universitaires ont leur place au sein des Commissions monétaires, et qu’ils doivent même être la majorité, mais de là à être les seuls à la composer !
Certains arguent que les réformes de la règlementation de la BCI datant de 2010, ne permettraient qu’à ces-derniers d’accéder à la Commission monétaire.
Là où le bas blesse, c’est qu’une simple lecture de la réglementation permet de comprendre rapidement qu’il ne faut pas nécessairement être professeur pour être membre de la fameuse commission : de fait, dix années d’expérience dans la Finance et quand bien même vous n’auriez pas été diplômé du baccalauréat ferait de vous un candidat éligible à la commission.

Un autre problème est que rien n’encourage les acteurs du marché de la Finance à postuler comme candidat à la Commission monétaire à commencer par une rémunération bien moins intéressante et l’impossibilité d’exercer en parallèle une autre activité, mais également un pouvoir décisionnel très limité, la politique de la BCI étant déjà déterminée et quasi figée.
Ainsi, et lorsque la BCI aura mis au centre de ses priorités l’intérêt des ménages, elle devra commencer par rendre les rémunérations plus attractives, ce qui est parfaitement dans ses cordes.
Mais la vraie question est de savoir si au sein de la BCI l’on souhaite changer les choses, mais aussi prévenir et se prémunir face aux futures crises, ou si l’on préfère continuer à rester  » entre amis « .
Il serait également bon de réhabiliter la réputation de la BCI qui souffre d’un déficit d’attractivité pour toutes les raisons évoquées auprès des acteurs du marché de la Finance.

Calcalist

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