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Le ministère des Finances durcit le ton contre les touristes !
Le ministère des Finances durcit le ton contre les touristes !

Le ministère des Finances a l’intention d’annuler l’exonération de TVA pour les touristes, estimant que cette annulation entraînera un revenu supplémentaire de 2 milliards de shekels pour l’État.

Concernant les éventuels dégâts causés aux travailleurs du Tourisme : « ils gagneront plus en se reconvertissant ».

Le ministère des Finances a dernièrement présenté une série de motivations permettant à son sens de justifier l’annulation de l’exonération de TVA pour les touristes : les touristes polluent, augmentent les prix de l’Immobilier et créent une charge sur les infrastructures de Transport.

L’exonération de TVA dont bénéficie le secteur du Tourisme jusqu’à présent concernant l’hôtellerie, les locations de véhicules et les voyages organisés est difficile à justifier d’un point de vue de la valeur, dans la mesure où la TVA est imposée sur les médicaments, sur les produits alimentaires de base et sur les dépenses liées à l’Éducation ; pourquoi les touristes auraient-ils droit à un avantage fiscal ?

Qui plus est, l’exonération de TVA contrevient aux principes de gestion budgétaire admis au sein du monde occidental, selon lesquels les avantages fiscaux et dispenses de TVA doivent être évités autant que faire se peut.

C’est sur ces principes de base, que le ministère des Finances appuie sa position ; semble cependant que la motivation première, bien que non-évoquée et pourtant bien plus simple, soit d’augmenter les recettes fiscales perçues sur de l’argent étranger entré sur le territoire national…en clair, faire payer la TVA aux touristes.

L’Économiste en chef a parallèlement à cela publié une critique sévère du besoin de Tourisme en Israël, aux termes de laquelle il minimise les dommages que subira le secteur du Tourisme en cas d’annulation d’exonération de la TVA, qui permettrait par ailleurs d’augmenter les recettes fiscales de l’État.

Au sein du Ministère, l’on peine à trouver des effets bénéfiques au Tourisme, si ce n’est le rayonnement d’Israël – 53 % des visiteurs admettent avoir changer d’opinion sur le pays au bénéfice de ce dernier – et la demande en loisirs et hébergements.

Pour ce qui est des effets négatifs en revanche, le Ministère estime que dans la mesure où 64 % des touristes se rendent à Tel Aviv et à Jérusalem, ils exacerbent un peu plus une situation déjà en tension au sein de ces deux villes tant sur le plan du Logement que sur celui des Transports.

Par ailleurs, autre argument avancé, le Tourisme augmente la pollution de l’air résultant des vols à destination et en provenance d’Israël…

Même sur le plan macroéconomique, le Ministère estime qu’il n’est pas recommandé que la part du Tourisme augmente dans l’Économie, ce secteur étant fortement lié à la situation sécuritaire du pays.

En ce sens, le fait que le secteur du Tourisme représente 2.80 % du PIB national, contre 4.40 % pour les autres pays aux économies similaires, ne constitue pas un problème selon les Finances.

De son côté, les professionnels du secteur du Tourisme se révoltent contre cette potentielle mesure, estimant qu’elle entraînera de graves dommages pour le Tourisme en Israël, tandis que le ministère des Finances affirme que les dommages seront bien moins importants que ceux évoqués.

Selon le Ministère, une telle mesure n’entrainerait qu’une diminution de 2.20 % du Tourisme, ayant pour conséquence une baisse de 1.40 % du chiffre d’Affaires de ce secteur – sur un total de 401 millions de shekels -, ainsi qu’une diminution de 1.40 % du nombre d’employés dans ce secteur.

Leurs chiffres reposent sur le fait que tous les touristes ne bénéficient pas de l’exonération de TVA dans la même mesure où une distinction peut être faite entre les passagers qui arrivent dans le cadre d’un voyage organisé, et qui sont ceux qui dépensent le plus en Israël (environ 2,400 USD/personne), tandis qu’environ 90 % de leurs dépenses sont exonérées de TVA.

En revanche, pour ce qui est des autres touristes, ils paient la TVA sur la majeure partie de leurs dépenses, notamment lorsqu’ils choisissent de ne pas résider à l’hôtel.

En ce sens, l’annulation d’exonération de TVA ne devrait pas avoir de grandes conséquences sur le secteur du Tourisme.

Seul bémol : l’étude du Ministère devrait se concentrer sur les secteurs bénéficiant de l’exonération.

Il devrait plutôt étudier l’incidence potentielle sur les secteurs bénéficiant actuellement de l’exonération à l’instar des voyages organisés et de l’Hôtellerie ; de fait, ces secteurs devraient fortement être touchés par la levée de cette exonération.

Loin de se laisser désarçonner, le ministère des Finances ajoute même que l’une des conséquences positives de cette décision pourrait être une baisse des prix de l’hôtellerie pour le tourisme israélien.

Concernant les éventuels licenciements, le Ministère estime que les potentiels licenciés gagneront plus en se reconvertissant et ce au regard de la faible rentabilité du secteur du Tourisme.

Enfin, tandis qu’en 2019 les Finances estimait ce gain supplémentaire lié à l’annulation de dispense de TVA à 860 millions de shekels, il l’estime maintenant à 2 milliards de shekels.

Cette augmentation est due à la fois au fait qu’en 2019 il y a eu une augmentation rapide du Tourisme en Israël, et au fait qu’ils n’ont pas correctement estimé le coût de l’exemption pour les voyages organisés.

Cette levée d’exonération permettant d’augmenter les recettes fiscales du pays permettrait selon le ministère des Finances d’alléger d’autres impôts auxquels sont actuellement assujettis les israéliens.

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