Jusqu’à présent et faute de système informatique le permettant, les financements octroyés aux promoteurs étaient considérés comme risqués par le système des compagnies d’assurances et automatiquement limités à 3 % de l’ensemble des investissements.
Dorit SELINGER, le contrôleur des compagnies d’assurances, a autorisé ces-dernières à exploiter le même système informatique que celui des banques, permettant ainsi de passer outre les limites de leur propre système en matière de financement des promotions immobilières.
Cet allègement intervient deux semaines après la réunion en urgence ayant eu pour sujet les carences de financement de la part du système bancaire dont souffrent les promoteurs, mais également à la demande de Moshé KAHLON, actuel ministre des Finances, qui souhaite ainsi permettre aux promoteurs d’augmenter l’offre notamment dans le cadre de son projet de loi du » prix ciblé » [ndlr : appartements dont les prix sont très en deçà des prix du marché].
De fait, les promoteurs sont actuellement à court de financement, faute de disponibilités de la part des banques – ces-dernières sont au plafond que la BCI – Banque Centrale d’Israël – leur permet de consacrer au secteur immobilier, à savoir 20 % de leur budget.
Jusqu’à présent, les compagnies d’assurances n’étaient pas un partenaire réellement potentiel sur ce marché : leur système ne répertorie pas les crédits destinés à l’immobilier ce qui lui permet de calculer le risque face à l’investissement, si bien que ce-dernier est automatiquement relayé au rang d’investissement à risque, auxquels les compagnies d’assurances ne peuvent consacrer plus de 3 % de leur portefeuille.
SELINGER vient de publier une ébauche du futur projet de loi dans laquelle elle autorise les compagnies d’assurances à se servir du système de classification des risques exploité par les banques, permettant ainsi de lever la limitation des 3 % évoqués plus tôt.
Ces prêts viendront obligatoirement compléter ceux octroyés par les banques – deux sources de prêts pour un même projet – et permettront aux compagnies d’assurances de pénétrer ce marché et ainsi diversifier leurs investissements.
Les paiements des acquéreurs ou encore des échéances seront versés exclusivement sur un compte bancaire géré à cet effet par la banque à laquelle la compagnie d’assurances se sera greffée.
Toutefois, SELINGER impose certaines conditions : un même projet ne pourra recevoir un financement total de plus de 50 millions de shekels et la compagnie d’assurance ne pourra s’engager qu’une fois assurée que la banque agît en conformité avec la règlementation régissant le suivi bancaire en termes de promotions immobilières.
Dans l’absolu, un tel montant ne permet la réalisation que de modestes projets dans des villes moyennes ; toutefois, comme mise de départ à laquelle viennent se greffer les fonds des acquéreurs, des projets beaucoup plus vastes sont alors envisageables.
Par ailleurs, Hadva BAR, Gouverneur de la BCI, a annoncé mardi 2 août 2016, qu’elle comptait permettre aux banques d’allouer 10 milliards de shekels supplémentaires au secteur immobilier.
L’une des inconnues de cette ébauche publiée par SELINGER reste la répartition entre la banque et la compagnie d’assurance : plus le financement est important, plus le risque encouru l’est.
Calcalist