Sur les 50 sociétés de promoteurs étrangers ayant postulé suite à l’appel d’offres de l’État en mars 2016, les ministères des Finances et celui du Logement ont publié le 26 octobre 2016 la liste des 6 sociétés sélectionnées : la portugaise Mota Engil et les chinoises Beijing Construction Engineering Group, Jiangsu, Everbright International, JiangSu NanTong et China Haushi Enterprise.
Selon les Ministères, les promoteurs pourront commencer à construire sur le territoire israélien à partir du second semestre 2017, à la condition d’avoir été enregistrés au registre des promoteurs israéliens.
Leur sera délivré un permis d’exercice sur le territoire israélien de 5 ans avec une possibilité de le renouveler pour une durée supplémentaire de 3 ans, à la condition notamment mais non exclusivement d’avoir respecté différentes conditions et engagements : pas plus de 1,000 travailleurs immigrés, construction uniquement d’immeubles d’habitation et de 100,000 mètres carrés pour la première année et 150,000 les suivantes.
Actuellement se construisent en Israël 50,000 logements/an quand il en faudrait le double pour faire face à la crise de l’immobilier. Avec ces nouveaux promoteurs l’État espère atteindre l’objectif de 70,000 nouveaux logements/an qu’il s’est fixé.
Ces nouveaux promoteurs ne devraient pas pénaliser les actuels, car le déficit perdure quand bien même l’État atteindrait ses objectifs, mais également car leur permis d’exercice limité les forcera à solliciter des promoteurs locaux pour l’exécution de certaines parties du chantier.
Ces promoteurs n’auront que très peu de marge de manoeuvre pour ce qui est des projets de renouvellement urbain, mais interviendront essentiellement dans les méga projets de plus de 1,000 appartements. De fait, avec les faillites de deux mastodontes du marché Ortam Sahar et Ah’im Shagraoui, le marché israélien manque de promoteurs capables de porter ce type de projets.
Les promoteurs étrangers pourront donc participer aux loteries permettant de décrocher ce type de projets, allant de l’élaboration jusqu’à la réalisation, fait nouveau en Israël ou jusqu’à présent ces deux étapes n’étaient pas réalisées par la même entité.
En 2017, l’État organisera une loterie pour un projet de construction de 1,200 appartements à H’arish.
Pour ce qui est des opérations dites de » prix ciblé » [ndlr : appartements dont les prix très en deçà des prix du marché sont vendus dans le cadre d’une loterie soumise à de nombreux critères de participation], les promoteurs ne pourront répondre aux appels d’offres qu’en s’associant à des promoteurs locaux.
Bien que le but avoué de l’État soit la baisse des prix, ces-derniers ne devraient pas baisser dans un premier temps la pénurie de biens étant trop grande et la cadence de construction pas assez rapide. Pour autant, une baisse peut être envisagée sur le moyen terme.
Les raisons ayant poussé l’État à permettre la venue de promoteurs étrangers sont multiples, mais c’est essentiellement la crise immobilière connue en Israël – pénurie de biens – qui a provoqué l’appel d’offres de l’État en mars 2016.
Les conditions à cet appel furent pour les postulants :
Un chiffre d’affaires d’au minimum 500 millions de dollars USD/an dans un premier temps, avant de passer à 300 millions de dollars USD/an ;
Les matériaux de construction doivent représenter au moins 30 % des frais fixes du budget ;
Un minimum de 15 projets différents en dehors d’Israël ;
Construction d’au minimum un projet en dehors de leur pays et en dehors d’Israël ;
Construction d’au moins un immeuble d’habitation de plus de 15 étages ;
Un ratio d’endettement de 60 % net de leur bilan, filiales non-comprises dans un premier temps, avant de permettre d’inclure les filiales à la condition qu’elles soient détenues à 75 % par la société mère.
Chaque postulant a été examiné par le Conseiller juridique du ministère du Logement, dont le rôle était dans un premier temps de vérifier qu’il respecte les conditions, puis de lui donner une note.
Tandis que le ministre des Finances Moshé KAHLON et celui du Logement Yoav GALANT se félicite quant à cette ouverture du marché aux promoteurs étrangers qui permettra d’augmenter l’offre grâce à une construction accrue par une main d’oeuvre professionnelle venue de l’étranger, le président du Syndicat des promoteurs israéliens Rony BRICK contraste cet enthousiasme, cette ouverture menaçant selon lui de disparition les petits et moyens promoteurs et que la solution à la crise immobilière israélienne ne réside pas selon lui dans l’augmentation du nombre d’ouvriers immobiliers.
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