L’augmentation du salaire moyen est une bonne nouvelle pour les couches socio-économiques issues des premiers déciles, soit les plus fortes, et une mauvaise pour les faibles, car elle ne fait que creuser encore plus les écarts.
L’Inflation, qui est à imputer au sortir de la crise de la Covid-19 et à la reprise de l’activité économique, exacerbe cette situation.
Comme beaucoup de choses dans l’Économie israélienne, l’augmentation du salaire moyen est une bonne nouvelle pour les couches socio-économiques issues des premiers déciles, soit les plus fortes, et une mauvaise pour les faibles, car elle ne fait que creuser encore plus les écarts.
Et cela se vérifie dans les faits : l’écart entre les industries issues des secteurs de la Hi-Tech et de la Finance et celles des autres secteurs, notamment celles qui ont été affectées par la crise de la Covid-19, s’est creusé en moyenne entre 10 et 20 % en l’espace de deux années, soit depuis le début de ladite crise.
À cela s’ajoute une Inflation en pleine explosion, bien que contrôlée en Israël, mais également un marché intérieur complètement ankylosée par une situation d’oligopole qui se retrouve à tous les niveaux, avec peu ou prou un seul acteur pour chaque secteur, ou entente entre les quelques acteurs de ce dernier.
Il est vrai que l’actuel gouvernement de Bennett, tente par la voie de son ministre des Finances connu pour sa gestion sans compromis, Avigdor Libermann, de casser ces cartels, avec certains succès, toutefois, la tâche sera ardue…
En effet, Netanyahou, qui fut extraordinaire sur le plan des relations internationales, permettant au pays de ne plus être isolé et ayant réussi le tour de force de nouer des relations avec nombre de pays arabes, a complètement délaisser les questions sociales, qui préoccupent aujourd’hui bien plus la société israélienne que les questions sécuritaires.
Or, le cocktail Inflation, oligopole et décrochage des élites n’est pas sans conséquences : tandis que la hausse des prix ne se ressent même pas du côté des premiers déciles, elle fait rage au sein des plus modestes.
Au cours des deux dernières années, le système a été floué par la notion de salaire moyen, notamment en raison de la baisse du nombre de bas salaires.
Les données de l’économiste au sein du ministère des Finances, Shira Greenberg, montrent qu’au cours des deux dernières années, le salaire moyen à augmenté de 3.20 % chaque année, tandis que lors des crises économiques précédentes, ce dernier était en baisse.
Comment est-ce possible ? Cette augmentation s’explique principalement par l’essor du secteur de la Hi-Tech lors de la crise de la Covid-19.
Et de fait, les données montrent que l’augmentation du salaire moyen a été répartie de manière très inégale.
Ainsi, par exemple, le salaire moyen dans le secteur de la Hi-Tech est le double de celui de l’ensemble de l’Économie.
Pour ce qui est des secteurs de l’Information et des Communications, le salaire moyen a crû de 6.20 % chaque année, tandis que pour les secteurs des services professionnels, scientifiques et techniques, elle fut de 5.70 %.
L’on note également une augmentation de 5.40 %/an du salaire moyen pour ce qui est des secteurs bancaires et des assurances.
En revanche, pour ce qui est des secteurs nécessitant peu de compétences, ainsi que ceux n’étant pas encore sortis de la crise de la Covid-19, l’on enregistre quelques faibles augmentations, soit en réalité une baisse du salaire moyen dans ces secteurs.
Pour ce qui est des secteurs de l’Hôtellerie et de la Restauration, secteurs ne s’étant toujours pas remis de la pandémie (ou plutôt des mesures prises pour lutter contre ses conséquences), l’on observe une hausse de 0.50 %/an du salaire moyen , soit une baisse de 2.70 % par rapport au salaire moyen de l’ensemble de l’Économie.
Pour ce qui est des métiers des Arts, Spectacles et Loisirs, le salaire moyen en leur sein est en baisse de 3.20 %, soit 6.40 % par rapport au salaire moyen de l’ensemble de l’Économie.
Une baisse de 3.10 % (soit 6.30 % par rapport au salaire moyen de l’ensemble de l’Économie) a également été enregistrée pour ce qui est du secteur des Transports.
Au total, les amplitudes entre les secteurs les plus forts et les plus faibles, oscillent entre 10 et 20 % au cours des deux dernières années.
L’économiste en chef souligne également le fait, que les secteurs ayant enregistré des augmentations de salaire ont également enregistré une augmentation de leur nombre d’employés.
En parallèle, et qui peut paraître paradoxal, les secteurs ayant connu les plus fortes baisses du salaire moyen, à l’instar de celui de la Restauration par exemple, sont également ceux accusant une pénurie de la main d’oeuvre, ce qui est de nature à mettre en lumière le fait que ces secteurs semblent ne pas avoir de marge de manoeuvre en matière d’augmentation des salaires perçus en leur sein.
Enfin, et depuis quelques années déjà les experts de l’Emploi anticipent une situation où, à mesure que l’Économie tendra à se tertiariser, avec une forte propension pour les secteurs de la Hi-Tech, le marché du Travail se divisera entre métiers nécessitant de fortes qualifications et spécialisations d’une part et d’emplois n’en nécessitant pas, ou très peu, d’autre part.
Dans un tel marché, il y aura de moins en moins d’emplois intermédiaires, qui seront remplacés par la mécanisation et l’IA… certains esprits chagrins y verront la disparition de la classe moyenne…
La crise de la Covid-19 aura fortement contribué à l’accélération de cette transition, qui était déjà en marche auparavant.
Or, une société à deux vitesses en termes de revenus, deviendra inéluctablement une société polarisée ; une société hétérogène.