Dans un contexte de forte inflation et de vagues de hausses des prix à la Consommation, la BCI – Banque Centrale d’Israël – a relevé son taux Directeur à 4.75 %, son plus haut niveau depuis 2006, portant ainsi le taux de base du Prime à 6.25 %.
Conséquences ? Une charge accrue pour les emprunteurs avec une augmentation moyenne de la mensualité de 1,150 ILS/mois depuis avril 2022.
La Commission monétaire de la BCI, présidée par son Gouverneur, le professeur Amir Yaron, a décidé d’augmenter le taux Directeur de 0.25 % le ramenant par là même à 4.75 %, ce qui ramène le Prime (formule indexée au taux Directeur commercialisée par les banques) à 6.25 %. C’est le taux le plus élevé depuis décembre 2006, lorsqu’il s’élevait à 4.50 %.
Cette décision n’est évidemment pas sans conséquences pour les emprunts en cours, et l’on estime que des milliers d’emprunteurs devraient rencontrer des difficultés pour faire face à leurs remboursements mensuels des prêts en cours.
Selon l’Office des Courtiers Israéliens, le remboursement mensuel moyen a augmenté de 1,150 ILS depuis le début de la hausse des taux d’intérêt en avril 2022.
La Commission a accompagné sa décision d’une explication : « l’Économie israélienne est à un niveau élevé et s’accompagne d’un marché du Travail tendu, bien qu’il y ait un certain ralentissement pour quelques indicateurs ; l’Inflation se situe par ailleurs toujours à un niveau élevé. Par conséquent , le Comité a décidé d’augmenter son taux Directeur. L’évolution de ce dernier sera déterminée par les données de l’activité économique, ainsi que l’évolution de l’Inflation, et ce afin de poursuivre et de soutenir la réalisation des objectifs politiques ».
Il s’agit là de la dixième augmentation consécutive du taux Directeur par la BCI depuis la mi-avril 2022, lorsqu’il était alors à son plus bas niveau historique en Israël, à seulement 0.10 %, avec un taux de base pour le Prime à 1.60 %, ayant conduit les marché de l’Immobilier et le volume des crédits immobiliers contractés à leur climax.
La situation actuelle a entraîné une stagnation du marché Immobilier, alors que l’achat d’appartements en Israël a récemment chuté à son plus bas niveau depuis des années et que le Marché est « ankylosé » depuis plusieurs mois.
En parallèle, le pays est frappé par une hausse des prix sur l’ensemble des produits alimentaires, qu’il soit question de produits réglementés, ou non.
En avril, l’Inflation a augmenté de 0.80 % ; une autre forte augmentation est attendue pour mai.
Ces données ont certainement influencé la décision de la Commission, qui se sert du taux Directeur pour tenter d’arrêter la flambée de l’Inflation.
Incidence de l’augmentation du taux Directeur sur les mensualités d’un emprunt de 450,000 ILS
Le professeur Asher Balas, ancien Économiste en chef au sein de la BCI et Maître de conférences en Économie à l’Ashkelon Academic College, explique que, « la BCI décide de ses augmentations de taux Directeur en fonction des données de l’Inflation, mais également des politiques menées par les autres banques centrales. Sont également pris en compte les chiffres du déficit budgétaire, l’affectation du budget de l’État et les conséquences de cette affectation, les dossiers préoccupants, etc… Semble, que ces derniers exigeaient de la part de la BCI de réhausser le taux Directeur ».
Comme dans tous les pays du monde, la banque centrale est en charge de la politique monétaire menée.
En Israël, elle est composée de six membres, trois hauts fonctionnaires de la BCI et trois représentants publics ; elle est présidée par le Gouverneur de la BCI.
Toutes les décisions sont votées ; en cas d’égalité, le Gouverneur dispose de deux voix.
Quels sont les effets du taux Directeur sur l’Économie ?
Il influe principalement sur le coût de l’Argent.
Par conséquent, lorsque le taux d’intérêt augmente, les emprunteurs paieront plus.
Ceux dont l’Argent est investi sur un plan d’épargne indexé au taux Directeur seront par ailleurs mieux rémunérés.