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Augmentation du taux Directeur : quel coût pour les emprunteurs ?
Augmentation du taux Directeur : quel coût pour les emprunteurs ?

La dernière augmentation du taux Directeur en date du 2/01/2023, soit la septième depuis avril 2022, fait augmenter la mensualité du crédit moyen de 131 ILS, mensualité qui du fait des différentes augmentations à augmenter en moyenne de 876 ILS au cours des 8 derniers mois.

En parallèle, les prix de l’Immobilier ont crû de plus de 20 % au cours de l’année écoulée.

La dernière augmentation du taux Directeur de 0.50 % en date du 2/01/2023 à ramené ce dernier à 3.75 % ; commercialisé par la banque sous la formule d’emprunt dite Prime, qui est en fait le taux Directeur majoré de 1.50 %, le taux de base sur cette formule est actuellement de 5.25 %.

Il s’agit là de la septième augmentation au cours des 8 derniers mois, soit une augmentation à chaque réunion de la Commission monétaire.

Selon une étude menée par l’Office des Courtiers Israéliens, pour un emprunt moyen de un million de shekels pour une durée de 25 ans dont 45 % sont en Prime, la mensualité de l’emprunteur a augmenté de 131 ILS du fait de la dernière augmentation et de 876 ILS en raison des autres augmentations.

Les chiffres de novembre 2022 démontrent que 74 % de l’emprunt type est composé de formules directement affectées par l’inflation, ainsi que l’augmentation du taux Directeur.

En effet, 12 % de l’emprunt est composé de taux fixe indexé à l’inflation, 21 % de variable également indexé à l’inflation.

Or, pour les formules indexées à l’inflation, la conséquence est double : d’une part, le taux augmente, car lui-même indexé audit indice, mais le capital restant dû aussi, dans la mesure où celui-ci est également indexé.

Pis, lorsqu’il s’agit du variable indexé à l’inflation, la formule est d’une part influencée par l’Inflation, mais aussi par la rémunération des obligations d’État, elle-même influencée par le taux Directeur…

Pour autant, et pour ceux souhaitant contracter un financement, au coût de l’emprunt en hausse viennent s’ajouter les prix de l’Immobilier qui ont encore augmenté de 0.60 % en novembre 2022, clôturant une augmentation annuelle de 20.30 %.

Quelle incidence sur les prêts ? Un impact direct !

Près de la moitié des prêts hypothécaires contractés en novembre 2022 étaient à haut risque, avec un remboursement mensuel supérieur à 30 % du revenu disponible.

Le montant de l’emprunt moyen a par ailleurs augmenté de 10 % par rapport à l’année précédente et a atteint 993,000 ILS ; il s’agit là d’une augmentation de 43 % en trois ans.

Par ailleurs, la durée moyenne d’emprunt est passée à 24.4 années.

Selon Shimi Adziashvili, membre du conseil d’administration de l’Office des Courtiers Israéliens, « la BCI et le Gouvernement doivent immédiatement autoriser l’hypothèque d’un bien détenu par un ménage à hauteur de 70 %, et ce afin de permettre aux ménages de restructurer leurs emprunts en cours et ainsi abaisser l’effort financier mensuel.

Il faut par ailleurs permettre aux emprunteurs de rallonger la durée d’emprunt sur la partie de la dette indexée au Prime, et ce, sans toucher à la marge bancaire initialement négociée. Enfin, il faut annuler sans plus attendre les pénalités en cas de remboursements anticipés afin de faciliter les rachats de crédits« .

Ces différentes recommandations semblent avoir trouvé un écho au sein des partis membres de la coalition, le Likoud et Yahadout Hatorah étant convenu de faire avancer cela dans la législation, en dépit du fait que l’autorité en la matière incombe à la Banque Centrale d’Israël.

Actuellement, il est possible d’hypothéquer un bien existant et de contracter un emprunt à hauteur de 50% de sa valeur.

En réponse à la question du quotidien économique en ligne Calcalist sur la proposition de faire avancer cette législation, l’actuel Gouverneur de la BCI, le Professeur Amir Yaron a déclaré que « c’est en effet une mesure provisoire que la Banque avait mis en place durant la période de Corona, période de crise avec d’énormes incertitudes, mais nous ne sommes plus dans le même contexte.

Aujourd’hui, et en raison de taux d’intérêt beaucoup plus élevés, cette proposition est risquée et pourrait conduire à des défauts de paiements ».

Le Gouverneur a également ajouté « qu’il n’y a pas une Économie au monde où la banque centrale a été affectée sans qu’il n’y ait eu de répercussions sur l’Économie ».

Alors que le débat politique autour de la hausse du coût des prêts hypothécaires se poursuit, la Banque Hapoalim a fait savoir début janvier qu’elle absorbera l’augmentation attendue des taux d’intérêt pour une partie de ses clients répondant à certains critères tels qu’un taux d’endettement supérieur à 60 %, un remboursement mensuel inférieur à 5,000 ILS et un seul crédit en cours au sein de la banque.

La hausse du taux Directeur va aussi rendre plus cher les emprunts à la consommation, qui, en novembre dernier était en moyenne de 7.99 %, contre une moyenne de 5.18 % en avril dernier, pour les formules indexées au Prime ; selon toute vraisemblance, le taux devrait passer au dessus des 8 %.

Dans le même temps, la hausse des taux d’intérêt se répercutera également sur les dépôts à terme et se traduira par un rendement plus élevé de l’argent des épargnants.

Selon la plupart des estimations, il ne s’agit pas de la dernière hausse du taux Directeur, la prochaine réunion de la Commission monétaire étant fixée au 20/02/2023.

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