Le marché de l’Immobilier de Luxe, celui d’une valeur supérieure à 10 millions de shekels a stagné au cours des 12 derniers mois, et plus encore depuis le début de l’année, en raison de la détérioration du climat politique.
L’Immobilier de Luxe n’est lui aussi pas épargné par la hausse des taux et par les remous politiques : ce marché connaît un net recul au cours des 12 mois écoulés, recul qui s’est accentué depuis le début de l’année en cours.
Concernant les villas et maisons individuelles dont la valeur est de 10 millions de shekels ou plus, le nombre de leurs ventes a chuté de 58 % au cours de la période juillet 2022 – juillet 2023 comparativement à celle de juillet 2021 – juillet 2022.
Pour ce qui est des appartements de Luxe, il est question d’une chute de 46 %, avec 222 transactions réalisées au cours des 12 derniers mois contre 534 entre les mois de juillet 2021 et juillet 2022 ; à noter que 74 % d’entre elles se sont réalisées en 2022.
Tel-Aviv est la ville qui connaît la plus forte chute, avec 131 appartements de Luxe achetés au cours des 12 derniers mois, contre 348 au cours des 12 mois précédents, soit une baisse de 62 %. Jérusalem est passée de 84 à 54 transactions et Herzliya de 75 à 31 transactions.
Une diminution de 50 % est observée à Césarée, passant de six transactions à trois.
Savyon connaît une très forte baisse, passant de 21 transactions à trois, baisse à imputer à la commercialisation ponctuelle d’un projet de villa au cours de la période précédente.
De manière générale, la plupart des transactions de Luxe oscillent entre 10 et 20 millions de shekels ; au-dessus de ce montant, très peu de transactions sont réalisées.
La part des transactions les plus chères – au-dessus de 20 millions de shekels – est restée similaire au cours des deux périodes étudiées, environ 19 % du total des transactions de Luxe réalisées.
Pour ce qui est des transactions dites de méga-Luxe, deux transactions ont eu lieu en 2022 : la vente du penthouse se trouvant au sommet de la tour Kolbo Shalom située rue Ahad Ha’am, à Tel Aviv et la vente de la villa de l’homme d’affaires israélo-russe, Boris Kuznitz, sise rue Galey Techelet à Herzliya pour la modique somme de 172 millions de shekels.
Selon certains professionnels de ce Marché, ce dernier est en proie à de nombreux tumultes depuis que nous sommes sortis du cycle des confinements.
« Au sortir de la période des confinements, le marché des villas et des domaines a connu un bond, à l’instar de Césarée où les vendeurs ont reçu des prix supérieurs au prix du Marché ; pour les propriétaires, il est très difficile de composer avec la nouvelle donne ; seuls ceux devant impérativement vendre le feront, et les acheteurs ne sont pas légion… Il y a encore de la demande à Tel-Aviv et peut-être un peu pour Herzliya Pituach ; c’est actuellement le gros de ce Marché ».
Une partie importante des acheteurs sur ce Marché font partie de l’élite économique, ce qui signifie que la plupart d’entre eux possèdent déjà une résidence principale. N’étant pas particulièrement en recherche, ils sont capables d’attendre que le Marché leur soit plus opportun.
De manière générale, tous s’accordent à dire que 2022 fut une année folle sur le marché Immobilier, suivi d’un grand coup de frein début 2023.
Certains voient l’amorce d’un réveil depuis mai 2023.
Ces mêmes professionnels expliquent la situation actuelle par plusieurs raisons : tout d’abord la folie qui a causé une augmentation des prix de l’Immobilier de près de 20 % en 2022 ; il est donc normal qu’il y ait une correction« .
« Par ailleurs, les taux d’intérêt contribuent également à la situation actuelle, la plupart des acheteurs se faisant financer ».
Enfin, le tumulte politique et l’incertitude qui en découle : « en général les gens sont moins enclins à prendre des décisions dans des contextes troubles ; de nombreux clients issus du secteur de la High-Tech, et ayant déjà fait leur exit, se désengagent du marché immobilier israélien ».
En ressort une situation d’attentisme où acheteurs attendent une baisse des prix, tandis que les vendeurs attendent une reprise.
« Nous recevons par ailleurs des mandats de vente de personnes qui ne sont pas sûres de pouvoir faire face aux remboursements ; c’est pourquoi il y a beaucoup d’appartements à vendre sur le Marché. Il y a aussi une crainte que le prix ait baissé et certains essaient de sauver les meubles ».
Enfin, pour ce qui est des résidents étrangers, « ces derniers sont moins présents sur le Marché ces dernières années. Toutefois, le cours actuel du shekel en faveur de l’EUR et de l’USD pourrait constituer une opportunité pour ces derniers ».