L’augmentation des prix, ainsi que des loyers ces 15 dernières années démontent l’argument des promoteurs justifiant le manque de constructions par une pénurie de demande.
En réaction au dernier rapport publié par le ministère des finances le 10 juillet 2016, faisant état d’une baisse de 18 % des ventes pour les mois avril-mai 2016, l’Union des Promoteurs Israéliens a fait parvenir le soir même un communiqué expliquant que ce rapport était en contradiction avec les chiffres publiés le 6 juillet 2016 par le BCS – Bureau Central des Statistiques.
De deux choses l’une : ou les promoteurs feignent la naïveté ou ils ne comprennent pas ces chiffres ! Quoi qu’il en soit, cette réaction démontre qu’ils sont sous pression.
Ce qui est étonnant par ailleurs, est que les promoteurs dénoncent des incohérences entre ces rapports sans toutefois rappeler qu’ils ne s’appuient pas sur les mêmes données : celui du BCS prend uniquement en considération les appartements en cours de constructions et se basent sur des sondages faits auprès des promoteurs, tandis que le second prend également en considération les appartements encore sur plans et sans permis de construire et se basent sur les déclarations de ventes faites aux autorités fiscales.
Autant la véracité des sources de la première étude peut être mise en doute, autant la seconde est sans appel.
Par ailleurs, et lorsque la situation est inverse, à savoir que le BCS parle de baisse des ventes, tandis que l’Économiste général du ministère des Finances parle d’augmentation, les promoteurs ne dénoncent pas ces chiffres.
Ces-derniers ont de par le passé également organisé une campagne de dénigrement du plan phare du ministre des Finances, Moshé KAHLON, la politique du » prix ciblé « [ndlr : opération de ventes d’appartements à des prix attractifs et proposés aux primo-accédants], arguant que ce plan allait créer des quartiers défavorisés, sans pour autant endiguer la hausse des prix et qu’au contraire ils augmenteraient (c’est bien le cas ; cela dit, cette augmentation est indépendante du plan » prix ciblé « ).
Pourtant, KAHLON et son équipe ont bien échoué dans leur tentative de faire baisser les prix… car la solution n’est pas qu’entre leurs mains.
Il reste comme solutions possibles pour le gouvernement dans sa tentative de baisse des prix, d’adapter ces-derniers, ou les coûts annexes, selon les profil et moyens de l’acquéreur, ou encore de jouer sur l’aspect fiscal d’une transaction ; cette deuxième possibilité s’avère être relativement payante – mais n’est qu’une goutte d’eau dans la mer – le gouvernement ayant déjà annulé la dispense de taxe sur la plus-value ou encore augmenter la taxe d’acquisition pour les acquéreurs.
Pour ce qui est du risque de quartiers défavorisés, une rapide étude du profil des acquéreurs dans le cadre des opérations » prix ciblé » permet de tempérer les craintes : il est similaire au reste du pays, soit un salaire brut moyen de 14,000 nis/mois pour l’ensemble du foyer et les deux membres du couple travaillant à 92 % à Afoula et 86 % à Lod.
Par ailleurs, on peut douter du fait que des gens faisant partie de la moyenne nationale, ou encore de la huitième couche (sur dix) la plus élevée en matière de revenus, accepteraient de vivre dans des » ghettos » ; il est également de la responsabilité de KAHLON et son équipe de s’assurer que les promoteurs construisent aux normes sans bâcler les chantiers ou encore lésiner sur la qualité.
La semaine passée est également tombé le mythe des fameux 100,000 appartements manquants sur le marché : Docteur Koby BROYDA, responsable au sein de la BCI – Banque Centrale d’Israël, a démontré qu’il manque entre 30 et 40,000 appartements pour l’ensemble de la population juive. Il concède cependant qu’en 2009, le manque était beaucoup plus important, mais que de nos jours – et grâce à l’augmentation des mises en chantiers – on approche un équilibre au niveau de l’offre et de la demande.
Pour lui le manque d’offre ou l’importance de la demande s’explique du manque d’alternatives en matière d’investissements ; de fait, les placements proposés par les banques sont quasi-nuls.
Globes