Les prix de l’Immobilier n’ont de cesse de grimper et sont depuis longtemps l’une des préoccupations majeures des israéliens.
En cette énième période électorale, il convient de s’intéresser à ce que proposent les différents partis politiques pour pallier cette problématique grandissante.
En 2011 déjà, la question des prix de l’Immobilier avait provoqué un soulèvement de la Rue israélienne, cette question étant par la suite reprise lors des élections de 2015, au centre des promesses électorales des différents partis en lice pour le pouvoir.
6 ans plus tard, cette question n’est plus, ou timidement, abordée par les partis politiques ; la montée des prix est-elle inexorable ?
Selon l‘Indice des prix des logements publié à la mi-mars 2021, les prix des logements ont augmenté de 4.30 % au cours des 12 derniers mois sur l’ensemble du pays ; 5.20 % pour Tel Aviv. Par ailleurs, le nombre de permis de construire délivrés en 2020, a baissé de 7.80 %, ce qui pourrait aggraver le problème en termes d’offre et entraîner une nouvelle hausse des prix.
Pour autant, les acteurs politiques restent muets sur cette question
Semble que les politiciens ont compris que de faire baisser les prix des logements est trop complexe et peu à même d’apporter des résultats dans un avenir proche permettant leur réélection.
Le quotidien économique israélien Calcalist a toutefois jugé bon de se tourner vers les différents partis politiques afin de prendre la température sur cette question, en leur demandant ce qu’ils prévoyaient de mettre en oeuvre afin de permettre si ce n’est une baisse des prix de l’Immobilier, à tout le moins un ralentissement.
Likoud
Le Parti a tout simplement éludé la question d’un laconique « nous ne répondons pas aux questionnaires ».
La question ne fut pratiquement pas abordée au cours du plan économique présenté par Netanyahou peu avant les élections.
Le seul Parti qui souhaite reprendre le portefeuille du Logement est celui du « Yahadout hatorah – (Judaïsme de la Torah) ».
Dans le cas où Netanyahu formerait le prochain gouvernement, ce parti compte bien reprendre ce portefeuille avec le retour de Litzman à la tête du ministère ; ce-dernier a d’ailleurs déjà préparé un plan avec ses équipes.
L’un des grands axes de ce plan serait de consacrer 2 % des recettes annuelles de l’ATI – Autorité des Terres d’Israël – soit environ 200 à 240 millions de shekels, au renouvellement urbain par le biais d’accords-cadre passés avec différentes municipalités permettant la construction de milliers d’unités de logements.
Se basant sur la valeur totale des terres que l’ATI détient, estimée à environ 588 milliards de shekels, Litzmann propose d’avoir une vision au long terme, au delà d’un simple mandat, en matière de politique à mener ; en ce sens, il souhaiterait également que pour certains projets, l’ATI puisse dépenser des sommes dépassant les recettes perçues au cours de la même année.
Enfin, et afin d’encourager les projets dits de Pinouy-Binouy (projets consistant à reloger les habitants d’un immeuble/quartier provisoirement, afin de détruire leur immeuble/quartier et de reconstruire plus grand et neuf ; les anciens propriétaires reçoivent en contre-partie un appartement dont les loyers sont payés durant la durée des travaux, puis un logement plus grand), il propose également que l’ATI vende au promoteur menant le projet des terres mitoyennes à ce dernier à prix réduit afin de rendre le projet plus pertinent sur le plan économique pour le promoteur.
Meretz: Que les milliardaires financent les logements sociaux
La plupart des partis s’accordent sur des questions brûlantes, notamment celle des logements sociaux, l’aide à l’achat de logements ou encore celle de l’augmentation du parc Immobilier, mais les mécanismes de mise en œuvre qu’ils proposent sont différents.
Pour autant, le parc de logements sociaux continue de diminuer.
Bien que 2,774 nouveaux appartements aient été achetés de 2016 à aujourd’hui, le Parc en a perdu près de 3,000 depuis 2018.
Actuellement, 4,225 personnes éligibles attendent un logement social.
Les différents Partis comprennent la nécessité du changement.
Les partis de Droite préfèrent réduire la participation du gouvernement et remplacer les groupes de logements gérés par l’État par une aide au loyer, tandis que d’autres proposent l’élaboration de baux avec pour garant l’État.
Au sein du Bloc de gauche, le parti travailliste propose un plan quinquennal pour augmenter l’offre de logements sociaux et que 5 % de tous les logements construits durant les 15 prochaines années, soit entre 100 à 700 par an, soient des logements sociaux.
Le Meretz souhaite pour sa part promouvoir un plan national qui cartographiera les besoins en logements sociaux et fixera un objectif progressif de constructions immobilières au cours des prochaines années.
La source budgétaire sur laquelle le Meretz s’appuie est le budget de l’État et est soumis au reste du plan économique du Meretz, qui comprend les droits de succession et la fiscalité des milliardaires.
Enfin, la liste conjointe – liste marginale prônant l’idée d’un état bi-national – est intéressée par la création d’une société gouvernementale qui travaillera à augmenter le parc de logements publics, en mettant l’accent sur les localités arabes qui ont été, selon eux, victimes de discrimination jusqu’à présent.
Yair Lapid – Les logements exclusifs à la location : un point qui rassemble tous les partis
Augmenter le parc d’appartements à louer selon des baux long-termes semble être le point d’accord entre tous les partis, la plupart promettant même que dans certains cas les appartements seront loués à un prix réglementé.
Au sein du parti fondé et dirigé par Yair Lapid, l’on campe sur ses promesses faites en tant que ministre des Finances en 2014, qui comprennent la construction d’environ 150,000 appartements destinés à la location au long terme au cours de la prochaine décennie, dont un quart à un prix réglementé.
Bien que ces promesses ne se soient pas concrétisées à l’époque, les conditions semblent désormais réunies.
Gideon Saar (ancien du Likoud), promet de construire environ 75,000 appartements destinés à la location au long terme d’ici 10 ans ; il souhaite également augmenter le parc de résidences étudiantes.
La liste conjointe veut que les sociétés de logement public s’occupent des appartements destinés à la location au long terme, à l’aide d’un financement public sous la supervision des locataires…
En matière d’augmentation de l’offre, là encore tous s’accordent sur le fait qu’il faille l’augmenter massivement et rapidement afin d’éviter une flambée des prix.
Bien que les méthodes divergent, elles ressemblent toutes plus ou moins à celle des opérations dites de « prix ciblé » (appartements dont les prix très en deçà des prix du marché sont vendus dans le cadre d’une loterie soumise à de nombreux critères de participation) qui s’adressent principalement aux ménages les plus jeunes.
Gideon Saar propose un plan national pour permettre l’acquisition d’un premier logement pour les foyers israéliens.
Chez les travaillistes, peu de changement par rapport aux opérations de « prix ciblé ».
Meretz propose des appels d’offres dans le cadre de ventes de terres gouvernementales où l’appel d’offres porterait sur le prix des logements venant à être construits et non sur le montant d’acquisition du terrain.
Au sein de la liste conjointe, l’on propose pour certaines populations d’annuler la TVA à payer dans le cadre de la première acquisition et à la condition que le prix de la transaction n’excède pas les 2 millions de shekels.