L’ancien Secrétaire général du ministère du Logement estime que l’absence d’Offre ainsi que la stase gouvernementale qui a duré plus de 500 jours empêcheront le gouvernement en devenir de mettre en œuvre les grands axes de sa politique du Logement.
Une augmentation des prix de l’Immobilier de 10 % en 2021 n’est selon lui pas impossible.
Au cours d’un entretien dernièrement accordé par l’ancien Secrétaire général du ministère du Logement Avigador Itshaki au quotidien économique Globes, ce dernier est sans appel : « les ménages dépensent jusqu’à leur dernier centime, investissent l’intégralité de leurs épargnes dans un achat immobilier, car ils ont pleinement conscience que les prix de l’Immobilier vont continuer à augmenter au cours des trois années à venir ».
Ses propos viennent en réaction à la publication des intentions du gouvernement de coalition et de ses objectifs pour le marché Immobilier.
Il enfonce d’ailleurs les clous reprenant « nous sommes actuellement pris dans un tourbillon de flambée des prix qu’il est impossible de freiner, si bien que le système ne peut que se préparer à un futur lointain, lorsque la tempête se sera calmée, d’ici quelques années ».
Pour 2021, il prévoit une augmentation des prix de 10 % ; en ce sens, il recommande « non seulement d’accélérer la réaffectation des terres pour les rendre constructibles, mais surtout augmenter la quantité de mises en chantiers, et pour ce faire également augmenter la quantité d’ouvriers ».
Pourtant, les lignes directrices pour la formation du gouvernement stipulent, entre autres, que «des mesures résolues et fermes doivent être prises pour freiner la hausse des prix des logements, par diverses mesures qui s’attaquent à tous les facteurs qui influent sur les prix des logements, y compris la question des transports et que ces mesures devront notamment passer par une législation oeuvrant en ce sens ».
Au sujet du gouvernement fraîchement élu et intronisé, il explique que « le ministre du Logement transmettra aux collectivités locales sous un délai de 60 jours à compter de sa prise de fonction, les axes de sa politique du Logement définis par le gouvernement tant en matière de logements sociaux que de renouvellement urbain tout en gardant à l’esprit l’importance de maintenir un tissu social, économique et sécuritaire équilibré au sein des villes. Il abordera également la question du changement d’affectation des terrains ; en parallèle, il présentera au Gouvernement un vaste plan d’aménagement du territoire en termes d’infrastructures et d’administrations publiques, tout en prenant en compte les aspects économiques afférents à ce plan et ce afin de permettre la construction de 300,000 logements supplémentaires ».
Concernant la capacité du nouveau gouvernement à pouvoir initier une baisse des prix, il est plus que sceptique dans « la mesure où les mises en chantier au cours des 3 dernières années écoulées furent largement insuffisantes, notamment en raison d’une mauvaise gestion, mais également à cause de la Covid-19. Cette carence de chantiers se fera gravement sentir au cours des années à venir ».
Avant de conclure, qu’en « dépit de toutes les pirouettes que pourraient accomplir ce nouveau gouvernement, de tous les efforts qu’il pourrait déployer, il est impossible qu’il arrive à tenir son objectif de 300,000 logements lancés durant son mandat et pour la simple raison qu’il n’y a pas assez de plans d’aménagements établis pour ce faire ! ».
Il appuie notamment ses prévisions pessimistes sur les chiffres publiés par l’autorité en charge de la Planification et de l’Aménagement du Territoire qui font état de seulement 94,500 plans d’unités de logements validés en 2020, soit le plus bas chiffre depuis 2014.
Enfin, il déplore, mais ne peut somme toute que constater, que le nombre de mises en chantiers va en diminuant depuis ces 3 dernières années, triste réalité ayant pour conséquence le fait que le secteur de la Construction se trouve frappé par ce raz-de-marée de demandes dans une situation déjà fragile…