Au cours d’un débat au sein de la Knesset portant sur l’augmentation du coût des crédits immobiliers, le représentant de la BCI – Banque Centrale d’Israël – a accepté d’examiner une directive visant à geler l’augmentation des taux d’intérêt pour les clients le souhaitant.
La BCI s’oppose à la plupart des mesures que les députés proposent d’imposer aux banques.
La pression politique sur les banques s’intensifie : lors d’une discussion entre la commission Économique et la Commission pour la réduction des disparités sociales au sein de la Périphérie, la BCI – Banque Centrale d’Israël – a accepté d’étudier une nouvelle directive, selon laquelle les banques seront obligées de geler temporairement la hausse des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers pour les clients en faisant la demande.
À noter cependant qu’il s’agit du gel des intérêts et non de leur absorption par la banque ; il s’agit en fait d’un prêt supplémentaire pour l’emprunteur.
Un client pourra par exemple réduire son remboursement mensuel de 1,000 ILS pendant une période de 18 mois, après quoi il devra payer le montant à la banque, soit 18,000 ILS, à travers un emprunt supplémentaire selon un mécanisme qui n’a pas encore été défini à ce stade : il n’est pas clair si le prêt sera gratuit ou si les banques pourront le soumettre à intérêts et indexations.
Ce sujet est notamment au centre des discussions dans la mesure où l’on estime que la mensualité moyenne d’un emprunt en cours a augmenté de 800 ILS/mois depuis avril 2022, selon les chiffres de la BCI ; pour certains emprunteurs, il s’agit d’une augmentation de plus de 1,000 ILS/mois.
Au cours de la discussion, plusieurs propositions ont été faites dans le but de réduire temporairement la mensualité des crédits immobiliers en cours, tel que rallonger la durée de ces derniers, toutefois, la principale proposition restait de geler l’effet de la hausse des taux d’intérêt.
À noter que cette mesure n’est pas nouvelle.
De fait, la plupart des banques autorisent actuellement un certain niveau de gel ou d’absorption de la hausse des taux d’intérêts, mais seulement pour une petite partie de leurs clients et sous certaines conditions.
L’innovation dans la proposition actuelle réside dans le fait que les banques seront tenues de geler le taux d’intérêt pour tous les clients en faisant la demande et sans autre condition.
La BCI s’est cependant opposée à la plupart des propositions qui ont été avancées ; étonnamment, l’un de ses représentants lors de la discussion, le Dr Ziv Naor, a répondu au Président de la commission Économique, David Bitan, qui a demandé si la BCI accepterait la proposition de geler la hausse des taux d’intérêts : « nous sommes prêts à étudier la question » ; ce à quoi Bitan a répondu : « prenez trois jours, et la semaine prochaine, nous en reparlerons. Je n’abandonnerai pas. »
À ce stade, la position de la BCI reste cependant trouble, dans la mesure où les trois représentants de la Banque présents à l’audience ont exprimé leurs réserves sur la proposition, tandis que Naor elle-même a remis en question la nécessité d’une mesure unilatérale et a précisé qu’il « n’y a pas eu d’augmentation du montant des arriérés de paiement. »
Un autre représentant de la banque Centrale, le Dr Yossi Saadoun, a émis des réserves sur toutes les propositions : « nous devons être prudents dans ce que nous proposons aux clients », avant de reprendre : »il ne faut pas qu’en raison de l’urgence, des mesures prises à la va-vite se transforme en nœud coulant pour l’emprunteur ; le financement doit être mis à disposition mais pas de force ».
Le Dr Nimrod Segev, de la division Recherche au sein de la BCI, estime quant à lui que la proposition pourrait être contre-productive, l’augmentation des taux d’intérêt rendant certes le remboursement mensuel plus cher, mais permettant également de réduire l’Inflation, qui reste le vrai danger tout particulièrement pour les couches socio-économiques les plus modestes… actuellement aux prises avec les remboursements.
« Il est important d’identifier et d’aider ceux qui sont en difficulté et de les assister. Pour autant, nombre d’emprunteurs peuvent supporter l’augmentation et la solution ne peut pas être générique et commune à tous ».
Une autre proposition soulevée au cours des discussions portait sur la durée des prêts, que la BCI limite actuellement à 30 ans.
Une durée plus longue permettrait certes de réduire la mensualité, mais ferait augmenter le coût de l’emprunt.
« Pour un emprunt moyen, qui passerait de 30 à 35 ans, l’emprunteur jouirait d’une baisse de 28 shekels de sa mensualité, mais le coût de l’emprunt final augmenterait de 20,000 ILS ».
Au sortir de la réunion, la BCI s’est fendue d’un communiqué : « la Commission nous à demandé d’examiner un plan de gel ou rééchelonnement des emprunts en cours afin d’amortir l’incidence de la hausse des taux sur ces derniers. Nous avons fait savoir que les banques apportent déjà des solutions aux clients en difficulté et cela se reflète dans les très faibles niveaux d’arriérés de paiements. Toutefois, à la demande du Président du Comité d’examiner la question, la BCI a répondu favorablement, en tenant compte des mesures déjà prises, et qu’elle répondrait au Comité ».